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Syllabes de sève

16 août 2008

journée du 16 août 2008

M. ignorait ce qu'était un blog et tout était à inventer. Elle savait qu'elle devrait se retrousser les manches et aussi pourquoi elle était venue ici. En compulsant des sites de blog, elle était tombée sur un message d'amour fou pour un homme disparu et avait eu envie de répondre à la fiancée brisée et puis, elle n'avait pas su quoi lui dire. Que peut-on répondre à une femme dont l'amoureux a décidé de cesser de vivre ? Bien sûr, il y a toujours ces mots, les mêmes clichés :

- Ne t'en fais pas, le temps efface ou du moins atténue le chagrin 

- Il y a toujours plus malheureux que soi

- Si tu es  croyante, prie pour trouver de la force, la paix

- Tu es jeune, la vie continue etc...

M. savait bien que le désespoir assourdissait . On se blotti dans le chagrin et on respire ses relents à pleines narines, tel un trou noir le manque de l'autre absorbe tout. Envisager l'avenir est effrayant, c'est une page vide qui s'étire à l'infini, froide et sans repère. On imagine qu'on va se réveiller dans les bras de l'autre et qu'il rira de nos peurs. On se cogne au silence, à l'absence dure comme du béton. Alors que dire ?

La philosophie n'avait-elle pas été inventée pour répondre à ce genre de questions ? M. s'était toujours demandé à quoi servait le  chagrin. Pourquoi ne pouvait-on y échapper ? Vers quoi menait-il, s'il menait quelque part. Parfois des gens se laissaient mourir dans ses filets. Comment survivre ?M. imaginait qu'à défaut d'une réponse complète, des fragments se cachaient en chacun d'entre nous. Elle se souvenait de cette histoire de clé lue dans un bouquin de philo et qui l'avait interpellé :

L'homme qui avait perdu une clé à l'intérieur de sa maison, la cherchait dehors parce que d'après sa logique, dehors il y avait plus de lumière.

La suite au prochain épisode...

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Syllabes de sève
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